Pour les fanas de la pédale sans effort, l'asso dispose de deux jeux de vélo dans lesquels pourront s'exprimer vos légendaires sens de la stratégie et du fair-play.
Voici donc deux jeux fort différents et, je vous arrête tout de suite, le jeu à l'accent teuton n'est pas le plus austère, loin de là !
En effet, Um Reifenbreite (on dira UR pour faire simple par la suite) est une simulation amusante et complètement débridée d'une course, alors que Leader One (LO pour faire simple) est une simulation sérieuse, stratégique et cogitatoire. On retrouvera ces différences dans la recherche graphique.
La boîte
La course. Certains cyclistes sont à terre : crevaison, chute à l'arrière !!!!
Humour, gross humour !
Concrètement, nous avons un plateau avec deux parcours qui vous feront au maximum trois courses possibles (montagne, pavé, plaine). Chacun dispose de 4 coureurs : 1 grimpeur, 1 sprinteur, 1 rouleur, 1 équipier. Le but est de marquer un maximum de point à la fin de la course : le 1er coureur à franchir la ligne marque plus de points que la second, etc. On totalise les points de l'équipe et le joueur vainqueur est celui qui a l'équipe la mieux placée.
Comment on court ?
Le coureur de tête joue en premier, soit en lançant deux dés, pondérés par la nature du terrain (+ ou - de cases franchies suivant si on est en montée ou en descente). Le suivant, s'il était juste derrière, peut prendre l'aspiration pour s'économiser et ou jouer de la même manière. Et ainsi de suite. Pour contrer l'influence hasardeuse des dés, on peut jouer des cartes aux moments opportuns : une carte remplace un dé qui vaut 5 ou 6. On peut aussi, comment dire, s'arranger avec les circonstances de courses (remorquage par une voiture, prise de fortifiants en cours de route), mais la surveillance existe et on peut se faire prendre par l'arbitre à la fin de la course, auquel cas, tous les points du coureur sont perdus. On rajoute quelques cartes "événement" positives ou négatives, des commentaires de joueurs toujours ras-le-guidon et on a au final une course bien bordélique avec force retournements et attaques de partout.
Est-ce pour autant un jeu jouable, et de qualité ?
C'est un excellent jeu où on s'amuse pour de vrai, qui suscite un fort investissement des joueurs en terme de commentaires dévastateurs et mauvaise foi flagrante. La preuve : cet ovni a quand même attrapé au vol du ravitaillement le prestigieux prix "Spiel des Jahres" 1992, rien que ça.
LEADER ONE
Lui n'a pas eu de prix et est plus récent, plus sérieux dans le genre. Mais aussi plus diversifié. Avec ses tuiles circuit nombreuses, vous pouvez carrément vous faire le tour de France chaque jour, en moins chiant.
La boîte
Une étape de montagne : grimpeurs et leaders à l'attaque, échappés devant le peloton
Le détail : le grimpeur rose mène devant le leader bleu.
Pareil que dans UR, la nature du terrain détermine les avantages ou pénalités qui s'appliquent au déplacement, sauf que le déplacement n'est pas fait à coups de dés, mais à coup d'énergie, ce qui se calcule (1 én. = 1 case, 3 én. = 2 cases, 6 én. = 3 case, etc). Plus on veut avancer vite, plus on use le coureur. Derrière, les coureurs peuvent choisir de rester dans le peloton tranquille pour attendre et contre-attaquer ensuite. Le peloton, mené par le premier joueur qui change à chaque tour de jeu, avance toujours de deux cases, sauf si le joueur meneur décide de le faire ralentir ou accélérer d'une case.
Ici, pas de dopage, mais on peut quand même utiliser l'aspiration pour économiser son énergie.
Le jeu peut se courir par équipe, ou bien en individuel. Un peu plus complexe à appréhender que UR, LO est fait pour les calculateurs, même si on a déjà vu des Jean-Mi l'emporter au sprint en étant à fond du début à la fin.
UR est plus familial, se joue en une petite heure, explications comprises.
Pour LO, il faudra compter sur la soirée ou l'après-midi pour aller au bout.
Les deux sont excellents et sont à savourer en fonction de l'humeur du moment, et des joueurs autour de la table.